Boris Vian

Robert : - Mémé, pourquoi certaines personnes changent de nom ?

Mémé : - Ben, pendant la guerre, certaines personnes étaient obligées pour ne pas se faire arrêter.

Robert : - Oui mais quand il n’y a pas de guerre ? Pourquoi de nom on change ?

Mémé : - Je ne sais pas. Mais en y réfléchissant, je m’aperçois qu’on a tous plusieurs noms. Par exemple, toi, quand ça va bien on t’appelle « Bébert », quand tu dépasses les bornes des limites on t’appelle « Robert »…

Robert : - Oui, c’est vrai. On a tous plusieurs noms. Et les noms changent en fonction de ce qu’on fait.

Mémé : - Mais pourquoi me poses-tu ces questions ?

Robert : - Ben parce que je vais aller voir une exposition sur « Boris Vian ». Et d’après ce que j’ai lu, il avait près de 37 noms ! Ça veut dire 37 métiers ?

Mémé : - Peut-être bien. Si tu vas à l’exposition, tu pourras compter. Moi, je sais qu’il a fait une chanson que j’aimais bien, « le Déserteur ». Mais ton grand-père, lui, n’aimait pas du tout…

Robert : - Mémé, une vie réussie, c’est une vie à plein de noms ?

Mémé : - Je ne sais pas. Peut-être que certaines personnes en changeant de nom ont l’impression de changer de vie. Mais c’est une impression, à mon avis. Une vie réussie n’a pas grand-chose à voir avec le nom que tu portes. Et puis, je ne sais pas ce que c’est une vie réussie… Tu m’embêtes avec tes questions, Robert ! Moi, je m’en tiens à la journée qui est passée. Soit c’est « une bonne journée », soit pas. La journée, ça suffit, c’est déjà beaucoup. « Le nom », « La vie », « L’œuvre », « La réussite », tout ça c’est des grands mots pour des personnes qui veulent devenir grandes.