Boîte à images ?

Robert : - Mémé, c’est quoi une belle image ?

Mémé : - Je ne sais pas moi. Une image qu’on a envie d’accrocher dans son salon.

Robert : - Ah ! Comme le cerf qui est encadré à côté de la télé ?

Mémé : - Non. Pas tout à fait. Le cerf, c’est un canevas. J’ai mis des heures à le faire. Ce n’est pas une belle image, c’est la trace d’un long travail…

Robert : - C’est un souvenir, quoi !

Mémé : - Oui. C’est ça. Un souvenir, c’est beau pour celui qui l’a vécu. Pour moi, le tableau du cerf est beau.

Robert : - Alors, ce n’est pas l’image qui est belle ? C’est celui qui regarde qui met du beau dedans, alors ?

Mémé : - Tu sais que tu n’es pas la moitié d’un imbécile, toi ? Si les cochons ne te mangent pas en route, tu iras loin… Mais il y a aussi des images qui sont belles pour plein de gens…

Robert : - Ah, oui ! Celles qui sont dans les musées et les expositions ? J’en ai vu une, d’image. C’est Léonard Devient-scie qui l’a faite. La « Rotonde », je crois qu’elle s’appelle…

Mémé : - Léonard De Vinci et Joconde. Répète… Encore… Et tu la trouves belle cette image ?

Robert : - Ben, « moyen belle »… Pourtant, elle est encadrée comme ton cerf.

Mémé : - Pourquoi tu me tartines ce matin avec le beau, les images et la Joconde ?

Robert : - Parce que j’ai envie de fabriquer des images. Des belles si possible. Comme je ne sais pas dessiner… J’ai du mal…

Mémé : - T’inquiète pas. J’ai une solution. Tu n’as qu’à aller voir le Depardon. Il a la solution pour toi.

Robert : - Ah, oui, le voisin ? Celui qui est toujours tout seul avec une boîte noire dans les mains ?

Mémé : - Oui, c’est lui. Et sa boîte, c’est ce qui lui permet de fabriquer des belles images.

Robert : - Chouette ! Je vais lui demander où il l’a achetée, sa boîte.